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Le diable dans la ville blanche

Erik Larson

Le Cherche Midi

  • Conseillé par
    23 janvier 2012

    Je ne savois pas à quoi m'attendre en ouvrant ce roman, je n'avais même pas lu la 4e de couverture pour me donner encore plus de suspens. Je n'ai pas été déçue.

    Pourtant, cela s'annonçait mal : il était question, dès les premières pages, d'architectes inconnus de moi et de la ville de Chicago (à part les Chicago Bulls et Mickaël Jordan, je ne connaissais rien de cette ville, même pas qu'elle avait des abattoirs géants, je confesse mon ignorance crasse).

    Et pourtant je suis entrée dans ce roman à la narration fluide presque immédiatement. Car l'auteur n'est pas pédant ni ne donne de détails inutiles sur l'architecture et la construction de cette "Foire internationale" qui devait rivaliser avec la Tour Eiffel.

    Le destin des hommes (et des femmes) qui ont participé à cette aventure nous est connu jusqu'au bout, et ne s'arrête pas seulement à la fin de la Foire, procédé que j'ai apprécié car il a étanché ma curiosité.

    Et puis il est question de ce fameux Holmes, au pseudonyme si mal choisit, qui oeuvre presque au grand jour dans une ville où les disparitions sont légions.

    Tout ceci est écrit par une main de maître, le récit jamais ne s'essouffle ni ne nous perd en route, et s'offre même le luxe de nous faire cotoyer à la fois les plus grands architectes américains et le premier tueur en série.

    Bref, j'ai aimé passer ces heures à Chicago en pleine dépression où les hommes sont capables du pire et du meilleur (ça parait banal de dire cela, mais c'est réellement ce qui s'est passé car l'auteur s'appuie sur des documents d'archives) ; où jamais rien n'est sûr, la Foire ouvrant ses portes sans que tout soit terminé ; où les femmes, qui commencent à s'émanciper, sont bien naïves parfois. La vie, quoi...

    Il y aurait encore tant à dire sur les débuts de Frank Lloyd Wright, la haute-bourgeoisie et la classe laborieuse des années 1890, les spectacles de Buffalo Bill qui font salle comble...

    Merci M. Larson !

    L'image que je retiendrai :

    Celle de la Grande Roue, dont le montage n'est pas terminée au moment de l'ouverture officielle de la Foire, et qui menace de s'écrouler à chaque tour. Une vraie prouesse.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2011/12/14/22959648.html


  • Conseillé par
    7 juillet 2011

    Février 1890, le vote du Congrès a tranché. L’Exposition universelle de 1893 aura lieu à Chicago. Un évènement qui doit éblouir le monde entier, montrer la supériorité des États-Unis. Un challenge car l’exposition Universelle de 1889 à Paris fut un énorme succès. La mission de créer la ville blanche revient à l’architecte Daniel H. Burnham, créateur du premier gratte-ciel. L’Exposition universelle amène beaucoup de monde dont un certain Holmes. Sous son habit de jeune médecin, il s’agit d’un psychopathe qui fut l’un des tueurs en série aussi connu que Jack l’Éventreur.

    Dans ce livre très bien construit, le lecteur suit deux histoires en parallèle. Celle de la construction de l’Exposition universelle de Chicago de 1893 et celle du tueur Holmes. Un livre passionnant regorgeant de détails, de renseignements sur la métamorphose de Chicago avant, pendant et après l’Exposition universelle. Une course contre la montre, un pari fou mais qui fut un succès. Car cet évènement important eut des impacts économiques, sociaux sur cette ville qui jusqu’alors ne bénéficiait d’aucune notoriété. En parallèle, l’histoire d’Holmes fait froid dans le dos. Ce jeune homme, médecin de formation, trouva dans la mutation de Chicago une manne de chairs fraîches pour ses meurtres et escroqueries. Marié à plusieurs reprises (polygame par pur intérêt financier), il accumulait les dettes, trompait son monde grâce à ses yeux bleus et sa prestance naturelle. Pendant plusieurs années, il réussit à n’éveiller aucun soupçon. Dans son hôtel, il fit installer un four afin d’y brûler certaines de ses victimes (essentiellement des jeunes femmes venues à Chicago dans l’espoir d’y trouver un emploi). Holmes était devenu également un expert en fraude à l’assurance-vie. Un détective privé, ancien policier parvint à établir des regroupements et à remonter jusqu’à Holmes. Ce dernier confessa 27 meurtres, la rumeur elle gonfla ce chiffre à plus d’une centaine…

    Sans être une férue d’architecture ou d’urbanisme, j’ai trouvé ce livre captivant par les deux récits !