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Balles perdues, Nouvelle
EAN13
9782954472348
Éditeur
Zinnia Editions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Balles perdues

Nouvelle

Zinnia Editions

Indisponible
Lors d'une manifestation politique au Venezuela, un homme disparait face aux
caméras de télévision. Mais nul ne sait pourquoi...

Récit de la disparition d’un homme, sous l’œil des caméras de télévision, lors
d’une manifestation à caractère politique dans un Venezuela contemporain
divisé par ses antagonismes. Qu’est devenu ce citoyen ordinaire, comment et
pourquoi peut-on disparaître « en public », comment réagissent famille, amis
et anonymes ?
C’est ce que le texte s’emploie avec finesse à démêler ici.

Entre questionnements politiques et sociaux, découvrez un récit atypique
destiné à former son esprit critique et s'interroger toujours sur la nature
humaine.

EXTRAIT

À neuf heures dix-huit du soir, dans un flash d'informations, au beau milieu
du feuilleton, la chaîne rediffusa la séquence qui avait tant troublé le
vieux. Tous se penchèrent en avant, contenant leur respiration. Carmen et
Fanny se levèrent. Effectivement, c'était Henry. Ils le virent tous. Sur les
images il apparaissait inquiet et décontenancé, comme s'il s'était retrouvé
dans cette histoire par erreur, par l'effet d'une confusion, par pur hasard.
Soudain, alors, Henry s'affaissa sur lui-même.
— Mon Dieu ! cria Carmen, en larmes, s'accrochant au bras de son mari. Les
autres demeuraient paralysés, les yeux rivés au téléviseur.
Cela ne dura qu'un instant. Henry disparut. Comme si on lui avait fauché les
jambes. Comme s'il s'était vidé. Henry s'était ratatiné sur le sol.
Ensuite, la caméra avait commencé à filmer un groupe de femmes qui criait et
cherchait à échapper au tumulte. On entendit d'autres détonations. La caméra,
hésitante, semblait tenter de suivre le bruit parmi la foule, s'efforçant en
vain de traquer les détonations. Finalement les images disparurent et un
présentateur, la mine sobre, annonça que l'on en verrait plus sur ce sujet,
beaucoup plus, à onze heures, au cours de l'édition spéciale. Nous vous
donnons donc rendez-vous.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Une nouvelle comme une leçon de morale qui dénonce la faiblesse des hommes
toujours prêts à marcher sur des cadavres pour accéder à une certaine
reconnaissance, à un certain pouvoir, et les médias artisans de toutes les
manipulations qui peuvent servir la cause de ceux qui les possèdent ou les
financent. - Débézed, Critiques Libres

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alberto Barrera Tyszka (Caracas, 1960) romancier, poète, scénariste pour la
télévision et journaliste vénézuélien est aussi professeur à l’Université
Centrale du Venezuela.
Le prestigieux prix Heralde a récompensé en 2006 son roman La Maladie.
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