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Viscères

Mo Hayder

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  • Conseillé par
    16 septembre 2017

    Trop sadique pour être vrai

    Il fallait bien que cela arrive un jour. Après nous avoir comblés de grands frissons délicieusement horrifiques, Mo Hayder, la Belle Blonde de Bath, s'est un peu emmêlée dans les ingrédients d'une recette que l'on croyait éprouvée. Ces " Viscères " qu'elle nous livre pour la septième enquête de l'inspecteur Jack Cafferty dégagent même un parfum pas très frais de stéréotypes et de violence gratuite.

    Mue une fois encore par son obsession de l'enfermement, l'auteur de " Birdman ", " Tokyo ", "Rituel ", " Skin " et des " Proies " imagine un " home-jacking " cruel, s'éternisant sur plusieurs jours, où deux faux flics tordus séquestrent une riche famille anglaise – parents âgés et fille dépressive – pour leur infliger une lente séance de torture psychologique. Leur vaste résidence secondaire victorienne est loin de tout, le téléphone et les alarmes coupés. Dans le Somerset, personne ne vous entend hurler.

    Problème n°1 : à force de pousser le curseur du sadisme pour donner au public son comptant de trouille, Mo Hayder perd de vue ces pauvres otages, bientôt réduits au rôle de chair à pâté. Le thriller a beau être le royaume de la noirceur, pour amener le lecteur à y croire, il faut bien montrer un minimum d'intérêt pour ses personnages, sans même parler d'empathie. Miss Mo, elle, choisit de les martyriser comme si elle regrettait de les avoir créés...

    Ce qui pourrait sauver l'affaire, c'est cette quête dans laquelle se lance parallèlement l'inspecteur Jack Caffery. Aidé du Marcheur, vagabond hanté par la mort de sa fille comme lui-même l'est par celle de son frère, le policier veut enfin dénouer cette disparition qui le hante. On devine qu'il va finir par se rapprocher de la prise d'otages qui tourne mal. Problème n°2 : ce huis clos infernal n'est pas si hermétique que l'auteur le voudrait. Avec un peu de flair, on devine où sont les clefs...

    Mo Hayder aurait-elle surestimé ses fans ? Pour les dissuader et leur éviter une terrible déception, on serait presque tenté de leur dévoiler l'issue de cette grand-guignolade paresseuse, de leur dire avec qui part l'inspecteur Jack Caffery, sa mission accomplie. Cela ne se fait pas. On se contentera de conseiller la relecture d'un de ses précédents romans.

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