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Le Cycliste

Viken Berberian

Au Diable Vauvert

  • 7 février 2013

    Dans ce roman surprenant, on suit le parcours d'un apprenti terroriste. Et la mise au point d'un attentat. Chargé de livrer une bombe, le narrateur pense sans cesse à sa mission. Il livre ses états d'âme et se lamente sur la vie, l'amour, les femmes, la gastronomie et la lutte armée. Ses réflexions permettent de cibler une personnalité sympathique. Formé à l'Académie clandestine à Londres, le "héros", également fin gourmet, est l'une des pièces maîtresses de la "Fête en l'honneur du bébé", un attentat à la bombe programmé à l'hôtel Summerland, à Beyrouth. Alors que d'autres aiment les bombes, les illusions, la cuisine, le narrateur, lui, ne peut se passer de son vélo. Un moyen de locomotion (et de livraison) qu'il utilise tous les jours pour "préparer" l'attentat et... soigner son embonpoint ! Mais un amoureux de la bonne chère peut-il souscrire à la violence politique ?
    Le récit va crescendo jusqu'à une fin "idéale" ou pas... A vous de juger.


  • Conseillé par
    6 novembre 2012

    Régime sans selle.

    Peut-on être épicurien et terroriste? N'y a t-il pas dans ce cas de figure une contradiction manifeste ? Car une bombe glacée et une bombe à fragmentation ont peu de points
    communs! Par contre (et même tout contre) avec Gheami, qui elle, est une bombe sexuelle, il est prêt à toutes sortes de sauts!
    Le narrateur cloué sur un lit d’hôpital nous raconte son parcours de terroriste à vélo qui semble avoir eu un problème au moment de la livraison de "Bébé". Il se lamente sur la vie, l'amour, la gastronomie et la lutte armée!


    De Londres où il fait son apprentissage, de livreur d'objets explosants certifiés à l’Académie Clandestine ( qui bien évidement n'a pas pignon, pour changer les vitesses, sur rue!), de "Dimanche de Surveillance" en séminaires "Bombes et objets piégés" entrecoupés d'entrainements cyclistes frénétiques, à Beyrouth pour le feu d'artifice, chaque coup de pédales rapproche du but suprême!
    N'allez pas croire que la vie d'apprenti terroriste n'ait que des mauvais côtés, que nenni !
    Faire partie du groupe des "Avocats", commando de choc, apporte certaines compensations non négligeables....la rubrique "Dépenses Opérationnelles" permet, pour se confondre avec l'ennemi honni, de dépenser des sommes non négligeables chez "Harrods'"entre autres....
    Prenons ce qu'il y a de bon dans la vie, et laissons le reste aux intégristes purs et durs...
    Mais les beaux jours ont une fin, direction Beyrouth et l'hôtel Summerland où doit avoir lieu la fête avec la participation détonante de "Bébé".
    Pédale coursier, pédale....le salut est à ce prix! Enfin le tien surtout...pour les victimes dites collatérales....ayons une pensée émue !
    Notre cycliste, fin gourmet, semble un peu terroriste de pacotille, trop jouisseur des bonnes choses, nourriture et femmes pour sembler réellement dangereux. mais bien évidemment le vélo est une solution pour soigner son embonpoint. Sa douce amie Gheami semble elle aussi bien inoffensive et pourtant. Un beau duo, pas sûr que s'il fait des enfants, ce soient des petits anges.
    A signaler un passage où notre héros sur son vélo perché rencontre un cycliste français qui boit du vermouth dans une bouteille thermos de chez "Hermès" et qui déguste du pâté de faisan ! Ce qui pour lui explique qu'aucun français n'ait plus gagné le tour depuis une éternité! Ce régime est certainement moins dopant que l'EPO, dont certains ont fait amplement usage.
    Une mention est faite aussi du coureur néerlandais Joop Zoetemelk, hommage au vainqueur de la Grande Boucle 1980, un peu oublié désormais.
    Quand la gastronomie et l'érotisme font bon ménage, cela donne des phrases succulentes comme celle-ci :
    -Tel du riz iranien enveloppé dans de la feuille de vigne, elle fait rouler mon pénis entre ses paumes. (Et je pense que lui se pâme et peut-être même tombe dans les pommes!)
    Et l’érotisme-culinaire, l'auteur en connait un rayon!
    Mais si ce livre était un repas, je dirais que l'entrée était très réussie, que pour le plat de résistance cela se gâte et que pour le dessert, je n'ai pas été gâté!
    Le café aurait peut-être pu sauver la mise, mais j'en bois rarement, dommage.
    Je ne suis jamais réellement rentré dans ce livre, peut-être que si le vélo du narrateur avait été un tandem et que nous ayons fait route ensemble, j'aurais mieux compris sa démarche.