Lundi 14h - 19h

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Promise

Ally Condie

Gallimard Jeunesse

  • Conseillé par
    13 juin 2011

    Le pitch de ce roman, qui promettait une de ces lectures jeunesse qui apportent une réflexion sur ce que notre monde pourrait être, m’a séduite d’entrée de jeu. Et heureusement le roman tient toutes ses promesses, et plaira à tous ceux qui comme moi, aiment les dystopies dans le genre « Entre chiens et loups » de Malorie Blackman ou encore « La déclaration » de Gemma Malley.


    Premier tome d’une trilogie, « Promise » pose les bases de son univers. Loin de nous noyer dans des détails rébarbatifs et descriptifs, Ally Condie nous emmène d’entrée de jeu dans ce monde futuriste où tout semble régulé à la minute près. Entre les choix de carrière qui sont plus ou moins imposés, en passant par les plateaux repas livrés directement chez eux dans un souci de diète hypocalorique, jusqu’au choix de leur partenaire, la Société a la mainmise sur tout, et laisse peu de voix au libre-arbitre. En l’espace de quelques chapitres et dans une économie de mots, l’auteure réussit à exposer cet univers archi-contrôlé qui n’est pas sans rappeler « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley. Une référence dans le genre qu’Ally Condie exploite très bien tout en y insufflant une bonne dose de romance avec la rencontre improbable entre Cassia et Ky.

    Cassia, notre héroïne, qui semble ne pas trop se poser de questions quant à cette Société bien pensante qui lui impose des oeillères, commencera à douter lors de la mort « assistée » de son grand-père, qui lui remet en secret un poème « interdit ». Car là encore la Société a décidé quels étaient les livres dignes d’intérêt et a détruit tous les autres. La destruction des œuvres culturelles qui est une des lignes conductrices de ce roman, m’a rappelé « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury une autre référence en dystopie. Encore une fois, j’ai trouvé que l’auteure réussissait à tirer parti de l’œuvre originale en la rendant plus accessible, à portée des plus jeunes lecteurs. Un univers fouillé et bien construit en somme, et qui selon moi, est le point fort de ce roman jeunesse. Le lecteur est amené à se poser beaucoup de questions sur ce qui est « utile », sur le libre arbitre, sur ce que l’on juge beau selon notre culture. Une manière habile de nous inviter à garder l’esprit ouvert.

    Puis bien sûr, il y a la romance ente Cassia et Ky, qui plaira aux amateurs(trices) de romantisme et d’amour naissant. J’ai d’ailleurs préféré le personnage de Ky, bien plus intéressant que l’héroïne elle-même, plus profond aussi, Cassia apparaissant comme une oie blanche au début du récit. Heureusement, celle-ci s’ouvre au monde au contact de Ky, et finit par remettre en cause la Société et ses officiels. Une héroïne qui évolue donc, même si on reste loin d’une Katniss.

    Enfin un dernier mot sur la narration, fluide et très dynamique, « Promise » se dévorant très vite. La plume d’Ally Condie est simple, sans circonvolutions, l’auteure allant droit à l’essentiel et l’ensemble reste au niveau de la production jeunesse actuelle. En bref, « Promise » se révèle très plaisant à lire, louvoyant entre le pur divertissement et la réflexion, et s’annonce d’ores et déjà comme un très bon titre jeunesse. A découvrir.