- EAN13
- 9782348035500
- Éditeur
- La Découverte
- Date de publication
- 15/03/2018
- Collection
- Cahiers libres
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Le déchaînement du monde
Logique nouvelle de la violence
François Cusset
La Découverte
Cahiers libres
Autre version disponible
-
Papier - La Découverte 21,00
On pourrait croire la violence en voie d'éradication de nos quotidiens mais, à
y bien regarder, il n'en est rien. Si les violences émanant des individus sont
effectivement jugulées par de solides appareils policiers, la violence
économique, sociale, politique, imposée par le néolibéralisme perdure
allègrement, tendant même à se fondre dans le décor. Dans cet essai ravageur,
François Cusset nous décrypte ces nouvelles logiques de la violence avec
lesquelles nous cohabitons malgré nous.
Le monde est déchaîné. La violence n'y a pas reculé, comme le pensent
certains. Elle a changé de formes, et de logique, moins visible, plus
constante : on est passé de l'esclavage au burn-out, des déportations à
l'errance chronique, du tabassage entre collégiens à leur humiliation sur les
réseaux sociaux, du pillage des colonies aux lois expropriant les plus
pauvres... L'oppression sexuelle et la destruction écologique, elles, se sont
aggravées.
Plutôt qu'enrayée, la violence a été prohibée, d'un côté, pour " pacifier "
policièrement les sociétés, et systématisée de l'autre, à même nos
subjectivités et nos institutions : par la logique comptable, sa dynamique
sacrificielle, par la guerre normalisée, la rivalité générale et, de plus en
plus, les nouvelles images. Si bien qu'on est à la fois hypersensibles à la
violence interpersonnelle et indifférents à la violence de masse. Dans le
désastre néolibéral, le mensonge de l'abondance et la stimulation de nos
forces de vie ont fait de nous des sauvages d'un genre neuf, frustrés et à
cran, et non les citoyens affables que la " civilisation " voulait former.
Pour sortir de ce circuit infernal, et de l'impuissance collective, de
nouvelles luttes d'émancipation, encore minoritaires, détournent ces flux
mortifères d'énergie sociale. Mais d'autres les convertissent en haines
identitaires et en replis patriotes. Qui l'emportera ? De quel côté échappera
toute la violence rentrée du monde ?
y bien regarder, il n'en est rien. Si les violences émanant des individus sont
effectivement jugulées par de solides appareils policiers, la violence
économique, sociale, politique, imposée par le néolibéralisme perdure
allègrement, tendant même à se fondre dans le décor. Dans cet essai ravageur,
François Cusset nous décrypte ces nouvelles logiques de la violence avec
lesquelles nous cohabitons malgré nous.
Le monde est déchaîné. La violence n'y a pas reculé, comme le pensent
certains. Elle a changé de formes, et de logique, moins visible, plus
constante : on est passé de l'esclavage au burn-out, des déportations à
l'errance chronique, du tabassage entre collégiens à leur humiliation sur les
réseaux sociaux, du pillage des colonies aux lois expropriant les plus
pauvres... L'oppression sexuelle et la destruction écologique, elles, se sont
aggravées.
Plutôt qu'enrayée, la violence a été prohibée, d'un côté, pour " pacifier "
policièrement les sociétés, et systématisée de l'autre, à même nos
subjectivités et nos institutions : par la logique comptable, sa dynamique
sacrificielle, par la guerre normalisée, la rivalité générale et, de plus en
plus, les nouvelles images. Si bien qu'on est à la fois hypersensibles à la
violence interpersonnelle et indifférents à la violence de masse. Dans le
désastre néolibéral, le mensonge de l'abondance et la stimulation de nos
forces de vie ont fait de nous des sauvages d'un genre neuf, frustrés et à
cran, et non les citoyens affables que la " civilisation " voulait former.
Pour sortir de ce circuit infernal, et de l'impuissance collective, de
nouvelles luttes d'émancipation, encore minoritaires, détournent ces flux
mortifères d'énergie sociale. Mais d'autres les convertissent en haines
identitaires et en replis patriotes. Qui l'emportera ? De quel côté échappera
toute la violence rentrée du monde ?
S'identifier pour envoyer des commentaires.