Le néolibéralisme va-t-il mourir ?

Une bataille de l'ombre. 30 novembre 1999 : le sommet de l'OMC à Seattle, qui devait accélérer la dérégulation du commerce mondial, est annulé du fait d'une mobilisation inédite. C'est la première grande victoire du mouvement altermondialiste. Depuis, la mondialisation n'a cessé de se déployer, tandis que le mouvement altermondialiste semble avoir disparu des écrans radars. Pourtant, loin de l'agitation médiatique, les organisations de la société civile ont créé de nouveaux outils, adaptés à l'adversaire.
Les nouveaux leviers. Ces organisations ont mené un travail de fourmi, ingrat et peu valorisé, pour opposer à la toute-puissance des multinationales des instruments juridiques innovants permettant de mettre enfin les entreprises multinationales et les États face à leurs responsabilités, en matière de justice, de démocratie et d'écologie. L'adoption de la loi sur le devoir de vigilance des entreprises en France en 2017, ainsi que la multiplication des immenses procès aux États-Unis, comme celui qui a conduit à la condamnation de Chevron-Texaco à payer 9,5 milliards de dollars de dédommagement aux populations indigènes d'Équateur, pourraient marquer un tournant.
Une communauté politique internationale. À la puissance du néolibéralisme, il est désormais possible d'opposer les droits de l'humanité et de la nature. Comme le montre cet ouvrage, les leviers existent. Encore faut-il les connaître, s'en emparer, et les consolider en favorisant l'émergence d'une régulation contraignante internationale, pour, peu à peu, inverser le rapport de force.