Lundi 14h - 19h

Mardi - Samedi : 10h - 12h30, 14h - 19h

 

 

 

 

Avant que j'oublie

Anne Pauly

Verdier

  • Conseillé par (Libraire)
    12 juin 2020

    Avant que j'oublie

    « […] Les infirmières avaient fermé ses yeux, coincé son visage dans une mentonnière et habillé son corps d’une petite blouse vert pâle façon sweat-shirt. C’était triste et drôle, ça l’aurait fait rire, cette petite blouse verte qui lui cachait à peine le genou. J’ai regardé son pied violacé, la vache! Le pauvre, sa barbichette miteuse et son beau visage déserté. En gardant sa grande main qui tiédissait dans la mienne, j’ai souhaité de tout mon cœur ne jamais oublier son odeur et la douceur de sa peau sèche. Je lui ai demandé pardon de ne pas avoir vu qu’il mourait, je l’ai embrassé et puis j’ai dit à haute voix, ciao je t’aime, à plus, fais-nous signe quand tu seras arrivé. Je suis sortie dans le couloir lino-néon, une aide-soignante est passée en savatant et mon frère est arrivé. On y est retournés une dernière fois, pour vérifier. Et puis on a plié les gaules, comme il disait toujours. La vie, cette partie de pêche.[…] » Extrait, page 9

    Lorsque j’ai lu le récit d’Anne Pauly lors de sa parution, il y a bientôt un an. J’ai été soufflée par sa justesse de ton, par l’équilibre fragile entre l’humour et la douleur, par sa poésie. Aussi, lorsque j’appris lundi matin qu’elle recevait le prix du Livre Inter j’ai tout de suite sauté de joie dans ma salle de bain, heureuse que ce titre discret, d’une si jolie maison d’édition, soit ainsi mis en lumière.

    Bravo Anne Pauly et merci Verdier pour cette parution.


  • Conseillé par (Libraire)
    10 juillet 2020

    Bouleversant

    Le père est mort. Et après? Il était alcoolique, violent, parfois. Pas toujours. Un ours unijambiste, un "touriste de la vie". Pourtant c'était quand même un père. Alors, avec des mots parfois tendres empruntés à la vie quotidienne, des mots violents aussi, Anne Pauly s'empare de la maison, des objets familiers, des souvenirs pour "faire son deuil" et nous dire combien, finalement, elle l'aimait ce "papa". Doux amer, le style nous trimballe de la morgue au cimetière, des pompes funèbres à l'hôpital, de la vie à la mort.
    Il nous emporte ainsi entre souvenir affectif et réhabilitation, entre pleurs et fou rire car finalement il va bien falloir apprendre à vivre.

    Un récit intimiste à la portée universelle qui touche au coeur. Un excellent Prix Inter.

    Eric


  • 5 décembre 2019

    Un récit lumineux...

    Alors qu'elle vient de perdre son père, la narratrice doit procéder à l'inventaire de la maison familiale aussi bien qu'à l'inventaire des souvenirs qui la lient à cet homme. Tâche d'autant plus ardue que le bonhomme fût insaisissable, personnage ambivalent aux multiples facettes. Anne Pauly réussit avec brio à rendre un hommage émouvant et drôle à ce père en soulignant les mille détails (absurdes ou insignifiants) qui font une vie. Elle signe avec ce premier roman un récit original et lumineux à découvrir absolument.


  • Conseillé par (Libraire)
    23 septembre 2019

    Inventaire d'un père

    Entre tragique et cocasse, Anne Pauly fait le récit du deuil de son père, un homme tendre et dur, poète et fou, auquel elle rend hommage avec lucidité et dérision. Son "père carcasse", son "roi misanthrope" comme elle dit,
    n'est pas un homme tout blanc, loin de là. Il est alcoolique, brutal, à la marge. Mais dans l'inventaire de ses affaires, dans la rencontre avec ses souvenirs, elle le réhabilite, le redécouvre, se découvre elle-même.
    Prêts à pleurer à souriant ? Laissez-vous toucher par la lecture du meilleur premier roman de cette rentrée !