Lundi 14h - 19h

Mardi - Samedi : 10h - 12h30, 14h - 19h

 

 

 

 

  • Un coup de coeur (et une grosse claque...)

    Les États-Unis n’existent plus depuis que des fanatiques religieux ont pris le pouvoir pour instaurer la république de Gilead, prônant un retour aux valeurs bibliques. Une république qui ne l’est que de nom, étant donné le caractère totalitaire du régime mis en place. En effet, des classes sociales ont été créées, les libertés ont été supprimées et les impuretés détruites au nom du bien commun.
    Ainsi, les hommes qui n’ont pas la chance de faire partie de l’élite partent au front se battre au nom de la république. Les femmes, quant à elles, n’ont plus aucun droit. Pas le droit de lire, d’écrire, de travailler, d’avoir de l’argent ou de réfléchir. Elles s’occupent de la maison et de leur mari. Mais ça, c’est pour les plus « chanceuses ». Car les femmes présumées fertiles, elles, ont été réduites au rang de mère porteuse. Habillées de rouge pour être reconnues et appelées Servantes, elles ont pour mission de porter l’enfant du Commandant qu’elles servent. Tout ceci pour contrer la sévère chute démographique qui sévit depuis des années.


    C’est une de ces Servantes qu’on suit dans ce récit : Defred. La narration fait qu’on a l’impression qu’elle nous parle directement à nous, lecteur. À ses côtés, on découvre petit à petit cette nouvelle société glaçante de réalisme et son fonctionnement. Grâce aux flashbacks de Defred, le lecteur comprend petit à petit l’organisation du régime et comment sa mise en place a été rendue possible. Plus on en apprend plus on prend peur, tant l’installation d’un tel gouvernement bafouant les droits de l’Homme s’est faite facilement et sans heurt.

    Ce roman a beau être sorti en 1985, il est pourtant toujours bien d’actualité. La société qui y est décrite est criante de réalisme. C’est effrayant de se dire que les dérives contre lesquelles Margaret Atwood nous mettait en garde il y a trente ans n’ont toujours pas été dépassées. Au contraire même, ce futur n’a jamais semblé plus proche.

    En conclusion, un roman qu’il faut lire. Margaret Atwood tient à faire réfléchir et à faire passer un message important à travers La Servante Écarlate. On ne sort pas de cette lecture indemne. Cette histoire continue à me hanter, alors que je l’ai lu il y a presque un mois !